Former aux nouveaux métiers de l’industrie 5.0
Comme à son habitude, la COS-GE avait organisé plusieurs ateliers et tables-rondes à l’occasion du Salon BE 5.0 Industries du futur qui s’est tenu à Mulhouse fin novembre. L’une des tables-rondes était consacrée à la formation des métiers de l’industries.
L’industrie est en effet en pleine mutation. Tous les métiers doivent s’adapter ou se réinventer. Par exemple, un technicien industriel doit pouvoir appréhender l’univers de la data et des objets connectées, l’interface homme-machine et les nouveaux services de la relation client-fournisseur.
• Quelle période traverse les acteurs de la filière industrielle en termes de formation ?
• Comment s’organisent les organisations pour relever ces défis ?
• Comment cela impacte-il l’organisation des formations et leurs contenus ?
• Quelles conséquences sur les recrutements et les carrières ?
• Quelles opportunités pour les territoires ?
C’est pour répondre à ces questions que la COS proposait une table-ronde animée par Bernard Bloch (ÉS, offreur de solutions COS), avec la participation de Jean-Charles Fontaine (Vice-Président de l’Université de Haute Alsace, en charge de la formation), Xavier Greffoz (Responsable du développement école et de la qualité - ESTA Belfort), Fabien Guinot (Directeur Centre de Formation Pôle UIMM Alsace Mulhouse), Marie Schauer (RRH Liebherr France), Nicolas Declercq (Namkin, offreur de solutions COS) et Gérald Simon (Selmoni, offreur de solution COS).
« Pendant que j’animais la table-ronde, j’ai vu une dame nous écouter avec un vif intérêt et prendre beaucoup de notes », explique Bernard Bloch. Alors, à la fin de mon animation, je lui ai demandé si elle serait d’accord de transformer ses notes en une chronique pour notre site web. Et elle a tout de suite accepté ! » Un grand merci à Slaviça Petrovic, chargée des relations entreprises à la Faculté des Sciences et Techniques de l’UHA.
Une plongée vers l’industrie 5.0 : une table ronde révélatrice
Une chronique signée Slaviça Petrovic
Voici l’histoire de ce qui a motivé mon intérêt à assister à la table ronde. C’est au détour d’un mail d’information académique que j’ai appris l’organisation d’une table ronde intitulée “Former aux nouveaux métiers de l’industrie 5.0”, un événement qui résonnait parfaitement avec mes réflexions sur l’avenir des métiers techniques et industriels. Intriguée par cette thématique, je m’y suis rendue autant par curiosité que par envie de mieux comprendre cette révolution annoncée.
Une invitation inattendue
En suivant un parcours académique en lien avec les sciences des matériaux et l’ingénierie, j’ai souvent entendu parler des défis de l’industrie 4.0 : automatisation, robotique, intelligence artificielle… Mais l’industrie 5.0 ? Cette notion, encore floue dans mon esprit, évoquait une vision d’avenir plus humaniste, axée sur la collaboration entre l’humain et les technologies. Je voulais savoir comment ce concept se traduisait concrètement dans les formations et les métiers.
L’événement était organisé par un réseau d’entreprises locales et plusieurs établissements de formation du Grand Est, où je mène mes recherches sur les entreprises. En feuilletant le programme, j’ai noté la diversité des intervenants : entreprises, enseignants, chercheurs et responsable Ressources Humaines, tous réunis pour partager leurs points de vue.
Une heure riche en découvertes
Dès les premières minutes, la table ronde a été captivante. Un directeur de Centre de Formation a introduit le concept d’industrie 5.0 : il ne s’agit pas seulement d’automatiser, mais de réintégrer l’humain dans les processus et de promouvoir des modèles durables. Les intervenants ont insisté sur des notions clés comme la collaboration homme-machine, personnalisation de produits de marketing en temps réel par l’IA et l’importance des valeurs environnementales et sociales dans l’industrie de demain.
Ce qui m’a particulièrement frappée, c’est l’accent mis sur les soft skills. Là où les métiers techniques se concentraient auparavant sur la maîtrise des outils, on parle désormais de qualités comme l’adaptabilité, la collaboration interdisciplinaire et la capacité à résoudre des problèmes complexes dans un contexte technologique.
Les formations face à la révolution
L’une des discussions les plus animées concernait la transformation des formations. Un intervenant en charge de la formation a expliqué que les cursus techniques doivent évoluer pour intégrer des compétences en data science et en gestion de systèmes complexes. J’ai découvert que certaines universités et entreprises du Grand Est expérimentent déjà des modules intégrant des projets collaboratifs avec l’IA, dans une logique où machines et humains apprennent ensemble. Pour répondre aux enjeux qui les attendent, les entreprises attendent de nouveaux profils combinant la technologie, la data, l’environnement, la digitalisation et l’IA. Ces nouveaux profils hybrides devront être capables de naviguer entre les mondes de l’ingénierie, de l’écologie et de la gestion de projet.
En réponse à ces besoins, les formations, et plus particulièrement universitaire, se réinventent autour d’une approche par compétences associant les savoir-faire et savoir-être.
De plus, l’implication croissante des entreprises (vacation de personnels, recrutement de stagiaire, participation au conseil de perfectionnement, ) au sein des formations permet d’améliorer l’adéquation des compétences de formations avec les besoins des secteurs.
Avec l’alternance développée au sein de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université de Haute Alsace, que je considère comme un levier essentiel de montée en compétences, nous développons une stratégie complémentaire permettant non seulement la mise en œuvre de compétences propres au secteur mais également en assurant un socle de compétences et de connaissances transversales qui permettront aux apprenants d’évoluer et de s’adapter aux changements qui attendent l’entreprise et/ou le secteur.
C’est dans l’optique de rapprocher l’université et le secteur industriel que j’ai été recrutée au sein de la Faculté des Sciences et Techniques.
Un regard vers l’avenir
En quittant la table ronde, mon esprit était en ébullition. J’ai appris que l’industrie 5.0 ne cherche pas à remplacer l’humain mais à le renforcer, en tirant parti des avancées technologiques pour créer des environnements de travail éthiques, collaboratifs et durables.
Cette journée a renforcé mes choix académiques : je suis convaincue que les nouvelles formations, particulièrement en alternance, sont des clés indispensables pour répondre aux enjeux d’une industrie plus respectueuse de l’homme et de son environnement.
C’était plus qu’un simple événement : une ouverture sur les opportunités à venir, mais aussi une réflexion personnelle sur mon rôle dans cette transition.
La transition des métiers traditionnels vers l’évolution « Comment construire et présenter l’avenir des métiers traditionnels combinés avec la pointe de la technologie ? »